Chancelier allemand Olaf ScholzPhoto : CFP
Olaf Scholz, qui a été chancelier allemand pendant un an, a souligné son opposition au « découplage de la Chine » et a réitéré l’adhésion du gouvernement allemand au principe d’une seule Chine dans une récente interview avec Sueddeutsche Zeitung, qui a été interprétée par les experts chinois comme un signal de bonne volonté envers la Chine avant la nouvelle année à venir.
Les experts chinois estiment que les remarques du dirigeant allemand sur la Chine sont rationnelles et pragmatiques, c’est-à-dire que Scholz a dit au monde extérieur que les problèmes et les différences peuvent être négociés et discutés, et que la Chine ne peut pas être simplement définie comme un adversaire ou un ennemi.
« Je ne suis pas vraiment d’accord avec l’idée d’un découplage international », a déclaré Scholz en réponse à une question sur le désir d’une plus grande indépendance vis-à-vis de la Chine. La démondialisation et la restriction volontaire à quelques partenaires commerciaux ne sont pas une bonne recette pour l’avenir du monde, a-t-il noté.
Ce n’est pas la première fois que Scholz exprime des opinions similaires. L’essor de la Chine n’est ni une raison d’isoler la Chine ni une excuse pour limiter la coopération avec la Chine, a déclaré Scholz dans un éditorial publié récemment sur le site Web du magazine américain de relations internationales Foreign Affairs, ajoutant qu’il n’était pas d’accord avec l’idée que le monde entre une nouvelle guerre froide entre la Chine et les États-Unis.
La Chine est une force croissante pour la paix mondiale et offre des opportunités de développement mondial, a déclaré le 6 décembre le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, en réponse aux remarques de Scholz, déplorant que l’isolement de la Chine et la restriction de la coopération avec la Chine ne servent les intérêts de personne.
La Chine est profondément intégrée à l’économie mondiale et au système international, et le monde ne reculera pas dans un état de fermeture et de séparation mutuelles. Tout mouvement vers le découplage et la confrontation des blocs nuira aux autres sans bénéficier à soi-même, a ajouté Mao.
Début novembre, Scholz a effectué une visite courte mais significative à Pékin, convenant d’un dialogue et d’une coopération renforcés et rejetant le découplage et la confrontation des blocs. En tant que premier dirigeant européen à se rendre en Chine après le 20e Congrès national du Parti communiste chinois et premier dirigeant du G7 à se rendre dans le pays depuis l’apparition du COVID-19, Scholz a dû faire face à des pressions croissantes de la part de certains politiciens allemands et européens, et en particulier de Washington.
Les intérêts nationaux de l’Allemagne sont diversifiés et le gouvernement allemand a une attitude claire selon laquelle il ne peut pas parier son avenir sur un seul ou sur une petite poignée de pays, a déclaré Sun Keqin, chercheur à l’Institut chinois des relations internationales contemporaines, au Chine Direct.
Le conflit russo-ukrainien a causé des dommages évidents et durables à l’Allemagne, tandis que la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Allemagne peut continuer à donner un élan à l’économie allemande. Les Allemands sont clairement conscients que la mondialisation et la diversification sont la garantie fondamentale de la vitalité de leur économie, a noté Sun.
L’année 2022 marque le 50e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques sino-allemandes. Le bon développement des relations bilatérales dans le passé a été un bon exemple de la recherche d’un terrain d’entente tout en mettant de côté les divergences et en poursuivant la coopération gagnant-gagnant, ont déclaré les analystes.
Une raison importante pour laquelle l’Allemagne ne peut pas facilement se découpler de la Chine est que l’Allemagne joue un rôle central dans la gouvernance mondiale et les relations bilatérales, et le découplage de la Chine n’est pas dans l’intérêt fondamental de l’Allemagne, a expliqué Sun.
De nombreux experts chinois qui observent depuis longtemps les relations Chine-UE ont déclaré qu’il existe un grand potentiel pour la Chine et l’Europe pour développer des relations bilatérales et négocier et gérer les problèmes mondiaux. Malgré les différences de valeurs et de systèmes sociaux, la coopération Chine-UE peut encore être maximisée en gérant et en résolvant les différences et les conflits étape par étape.
Dans le même temps, les experts ont exprimé leur appréciation et salué les opinions rationnelles sur la Chine de nombreux dirigeants européens, dont Scholz, et ont déclaré qu’il était très important que les dirigeants européens ne se méprennent pas sur les opportunités créées par la montée en puissance de la Chine.
