Quel est le rôle du confucianisme dans la Chine contemporaine ?
Le confucianisme d’État a marqué l’organisation sociale et du pouvoir en Chine autour de vertus prônant l’harmonie, le respect de l’ordre hiérarchique et des valeurs familiales. La critique du confucianisme, perçu comme une philosophie de l’acceptation de l’ordre établi, était très présent dans le discours réformiste en Chine dès la fin du XIXe siècle.
Dénoncé comme une idéologie « féodale », violemment condamné dans la Chine communiste pendant la Révolution culturelle, le confucianisme connaît une renaissance. Le pouvoir communiste puise dans ses racines pour reconstruire un discours de légitimité fondé sur un système de valeurs « nationales », opposées au principe d’universalité des valeurs occidentales. L’utilisation du concept confucéen « d’harmonie », opposé à une conflictualité supposée inhérente au monde occidental, a été récupérée par le discours de propagande extérieure de la RPC1.
Cet élan du confucianisme, au service d’une « morale nationale » et de la lutte contre la corruption, est encouragé par l’État qui finance des « Académies Confucius » et des programmes de conférences, destinés aux cadres du Parti communiste. Le ministère de l’Éducation prône l’étude de la « culture traditionnelle » et des valeurs confucianistes à chaque cycle de la scolarité. Cet enseignement est inspiré d’un mouvement idéologique de retour aux « traditions chinoises », né à Taïwan, que Xi Jinping soutient. Ainsi, pour la première fois, en 2014, le président a participé aux cérémonies en l’honneur de l’anniversaire de Confucius.