Quelles sont les séquelles du maoïsme pour la Chine ?

Quelles sont les séquelles du maoïsme pour la Chine ?

À la mort de Mao Zedong, le 9 septembre 1976, la RPC est plongée dans un marasme économique et social profond. Le PNB par habitant ne dépasse pas 165 dollars par an, faisant de la Chine, vingt-sept ans après l’établissement du régime socialiste en 1949, un des pays les plus pauvres de la planète.

La société est divisée. Les fondements politiques, familiaux, religieux, philosophiques et culturels, ont été détruits. Une large cohorte de la jeunesse chinoise, maintenue hors du système éducatif, a vécu des expériences brutales soit comme bourreau, soit comme victime. Au sein des familles, la mémoire des ruptures dues aux dénonciations entre époux, entre parents et enfants, est vive, même si elle est occultée par le silence officiel imposé. À l’image de la Corée du Nord actuellement, le pays, coupé du monde, est soumis à une propagande omniprésente. C’est aussi ce qui servira la renaissance de la puissance chinoise sur le plan international : quarante ans après la mort de Mao, les progrès accomplis par le régime sont encore évalués à l’aune de la tragédie maoïste.

Mais si le développement ultérieur de la Chine se construira en opposition avec cette période, le système qui perdure refuse de rompre avec l’idéologie maoïste qui demeure l’un des quatre principes fondamentaux garants de la pérennité du régime et de l’État selon la constitution du Parti communiste chinois. En dépit des atrocités commises en son nom, Mao Zedong occupe toujours une place unique dans l’histoire de la Chine. En dépit des souffrances infligées, le président Xi Jinping semble vouloir remettre le personnage de Mao Zedong, héros de la Révolution, pourfendeur des « tendances bourgeoises » au sein du Parti communiste, à l’honneur comme instrument de mobilisation idéologique.

En 1981, le Parti communiste, sous la direction de Deng Xiaoping, avait conclu que l’héritage de Mao Zedong était « à 70 % bon et à 30 % mauvais » et que ses succès l’emportaient sur ses échecs. En 2016, Xi Jinping dénonçait de son côté la critique systématique des trente années de pouvoir exercées par Mao Zedong après 1949.

Pour Xi Jinping, la survie du régime passe par le retour à ses fondamentaux, dont un culte de Mao Zedong qui ne va pas sans rappeler la Révolution culturelle.