Qui était vraiment Chiang Kai-shek ?

Qui était vraiment Chiang Kai-shek ?

Tandis que la Chine s’enfonce dans le chaos, les forces politiques, qui vont s’affronter jusqu’à la victoire du Parti communiste en 1949, se mettent en place. À Canton, Chiang Kai-shek1, un officier éduqué au Japon et membre du Kuomintang, est nommé par Sun Yat-sen2 à la tête de l’académie militaire de Whampoa, créée en 1924.

La mission de Chiang consiste à créer une armée nationaliste moderne, capable de réunifier la Chine, avec l’aide des conseillers soviétiques qui soutiennent les deux forces révolutionnaires communistes et nationalistes dans une stratégie de front uni. Symbole de cette stratégie de front uni, Zhou Enlai3, futur Premier ministre de la République populaire de Chine (RPC), est lui en charge du département d’études politiques de l’Académie.

À la mort de Sun Yat-sen, en 1925, Chiang Kai-shek le remplace à la tête du Kuomintang et lance en 1926 « l’expédition du Nord » qui permet en partie de réunifier la Chine sous l’autorité de son gouvernement installé à Nankin. En 1927, il rompt brutalement l’alliance avec le Parti communiste accusé d’être un instrument de l’Internationale communiste (Komintern). Idéologiquement, le gouvernement de Chiang Kai-shek s’éloigne de l’URSS et, à l’Académie militaire de Whampoa, les conseillers allemands remplacent les conseillers soviétiques.

Chiang Kai-shek reste à la tête de la République de Chine, sur le continent, jusqu’à la défaite des nationalistes en 1949, puis à Taïwan, où il se réfugie avec ses troupes jusqu’à sa mort en 1975. Longtemps critiqué pour ses choix politiques autoritaires, accusé, y compris par ses alliés américains, d’avoir choisi la lutte contre le mouvement communiste avant l’effort de guerre contre le Japon, la personalité du généralissime a été réévaluée en RPC.

Confronté aux tendances séparatistes qui se sont développées à Taïwan depuis la démocratisation de l’île à la fin des années 1980, le régime chinois réhabilite le régime nationaliste et Chiang Kai-shek, dont le principal mérite aux yeux de Pékin est d’avoir soutenu le principe de l’unicité de la Chine.