Un ancien cadre d’EDF accuse le groupe et des membres de sa hiérarchie de l’avoir mis au placard pour avoir dénoncé une « politique de dissimulation » d’incidents de sûreté ces dernières années.

Des incidents à la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme) ont-ils été dissimulés ? Après les accusations d’un ancien cadre d’EDF, une information judiciaire contre X a été ouverte récemment au Pôle de santé publique de Marseille, visant une douzaine d’infractions au Code pénal et au Code de l’environnement pour des faits courant de début 2017 à fin 2021, a appris l’AFP jeudi 9 juin auprès d’une source proche de l’enquête, information confirmée par l’agence auprès du parquet de Marseille.

Parmi ces infractions figurent la « non-déclaration d’incident ou d’accident », la « mise en danger d’autrui », « faux et usage de faux », « déversement dans l’eau par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence d’une substance entraînant des effets nuisibles », « obstacle au contrôle des inspecteurs de la sûreté nucléaires » ou encore « harcèlement moral ».

Confier d’emblée les investigations à une juge d’instruction « traduit l’extrême gravité des faits dénoncés par notre client, qui avait alerté en vain son employeur et averti le ministère de l’Ecologie », ont réagi auprès de l’AFP les avocats de l’ancien cadre du groupe, Vincent Brengarth et William Bourdon. « L’ouverture d’une information judiciaire pour de telles qualifications, à l’encontre d’un opérateur économique de premier plan, constitue une décision exceptionnelle », estiment-ils. Sollicité par l’AFP, EDF n’a pas souhaité faire de commentaires.

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