Des scientifiques chinois proposent un plan d'aménagement de stations au sol pour l'observation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, essentiel pour atteindre les ambitions de zéro net de la Chine avant 2060

Photo : Avec l’aimable autorisation de l’Académie chinoise des sciences

Des scientifiques chinois de l’Institut de recherche sur le plateau tibétain de l’Académie chinoise des sciences ont proposé un plan d’aménagement de la station au sol pour observer la concentration de CO2 atmosphérique. Ce plan devrait jouer un rôle de soutien clé dans la formulation de politiques et de mesures de réduction des émissions et de séquestration du carbone, ainsi que dans la réalisation des objectifs de neutralité carbone en Chine, a appris mercredi le Chine Direct auprès de la CAS.

La proposition a été émise par le chercheur associé Wang Yilong et le chercheur Tian Xiangjun de l’Institut de recherche sur le plateau tibétain, CAS, ainsi que plusieurs collaborateurs en optimisant la sélection des sites d’observation du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique. Il est disponible en ligne dans le Bulletin scientifique depuis le 11 juillet.

Une estimation précise de la taille du puits de carbone terrestre est essentielle pour orienter les actions d’atténuation du changement climatique afin de réaliser les ambitions de zéro net de la Chine avant 2060, note l’article.

L’inversion atmosphérique est une approche efficace pour fournir une estimation spatialement explicite des flux de CO2 de surface qui sont parfaitement compatibles avec les mesures de CO2 atmosphérique. Cependant, l’inversion atmosphérique du puits de carbone terrestre de la Chine apporte d’énormes incertitudes, avec une source majeure provenant de la faible couverture des stations d’observation du CO2. L’étude suggère qu’il est nécessaire d’établir 60 sites d’observation du CO2 atmosphérique en Chine, et en assimilant les données d’observation, la précision de l’estimation du puits de carbone terrestre en Chine à l’aide de méthodes d’inversion atmosphérique atteindra le niveau avancé de l’Europe et des États-Unis, selon à un communiqué CAS fourni au Chine Direct.

Le premier auteur de l’article, Wang Yilong, a expliqué que le puits de carbone de l’écosystème terrestre est un soutien important pour que la Chine atteigne la neutralité carbone. Clarifier la taille et la distribution spatio-temporelle du puits de carbone de l’écosystème terrestre en Chine est crucial pour comprendre l’état actuel des puits de carbone et estimer leur potentiel futur.

L’inversion atmosphérique est une méthode de mesure des puits de carbone, basée sur des données d’observation de la concentration de CO2 atmosphérique, des modèles de transport atmosphérique et des inventaires d’émissions anthropiques de CO2. Actuellement, les sites d’observation du CO2 au sol de haute qualité en Chine sont relativement rares, ce qui constitue un goulot d’étranglement pour l’estimation du bilan carbone des écosystèmes terrestres chinois à l’aide de l’inversion atmosphérique. L’extension et l’optimisation du réseau d’observation existant, la sélection de nouveaux sites d’observation du CO2 atmosphérique par des méthodes scientifiques et économiques et l’amélioration de la précision de l’estimation du puits de carbone terrestre de la Chine sont des problèmes urgents à résoudre.

Cette étude adopte une approche d’optimisation pour parcourir toutes les grilles du modèle et trouver les emplacements optimaux pour des sites supplémentaires en fonction des sites existants. Grâce à des processus itératifs, un total de 52 sites supplémentaires ont été sélectionnés, ainsi que les 8 sites existants, pour former un réseau d’observation de stations au sol pour la concentration de CO2 atmosphérique en Chine.

Les résultats de la recherche montrent que sur la base des sites existants, il est nécessaire d’ajouter des sites d’observation du CO2 dans les régions du sud-est, du nord-est, du nord de la Chine et des plateaux Qinghai-Tibet à forte productivité végétale pendant la saison de croissance. Si 30 sites d’observation sont établis en Chine, l’incertitude de l’estimation des puits de carbone peut être réduite de 1 milliard de tonnes de carbone par an à 300 millions de tonnes de carbone par an. Si 60 sites d’observation sont établis, l’incertitude peut encore être réduite à 200 millions de tonnes de carbone par an. Les chercheurs ont en outre démontré que ce réseau d’observation a une large applicabilité, offrant une grande précision d’estimation pour le puits de carbone de la Chine lorsque différentes entrées et configurations sont utilisées pour l’inversion.

Les emplacements des sites proposés dans cette étude comprennent également des zones à faible couverture satellite et un terrain complexe, formant un complément efficace aux données d’observation par satellite. Ces sites deviendront une partie importante du système d’observation du carbone intégré ciel-sol, servant à l’inversion et à la comptabilisation précise du bilan de CO2 en Chine.

Cette recherche a été soutenue par la deuxième expédition scientifique complète sur le plateau Qinghai-Tibet, la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine, le projet national majeur d’infrastructure scientifique et technologique (EarthLab) et le projet majeur d’innovation des jeunes du laboratoire national clé du Système terrestre du plateau tibétain et environnement des ressources.

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